Saint-Sernin

Saint-Sernin de Sanissac

1 / Présentation

IMG_6725Située en pleine campagne lauragaise au sud du village de Lanta, l’église Saint-Sernin de Sanissac se dresse sur une motte qui domine la vallée de la Saune à l’extrémité nord-ouest du hameau. C’est un bel édifice de briques bâti au début du XVIe siècle possédant un imposant clocher mur typique de la région agrémenté d’une petite tour dissimulant l’ancien escalier qu montait à la tribune de l’église. Le bâtiment possède également une très belle abside à cinq pans percée de fenêtres de forme ogivale. Un porche, certainement bâti aux alentours du XVIIe siècle, protège le portail du vent d’Autan. A l’intérieur de la nef, on peut voir un baptistère massif dans une niche du mur du clocher. Le transept est composé de deux chapelles, celle de Sainte-Quitterie au nord, et celle de Saint-Sernin au sud. A l’intérieur de cette dernière, on devine les restes d’un bas relief figurant la Cène, posé au XVIe siècle lors de la reconstruction de l’édifice mais buriné lors d’un acte de brigandage. Le chevet était recouvert de peintures murales datant du XVIIe siècle aujourd’hui dissimulées par un crépi.

2 / Historique

L’église Saint-Sernin de Sanissac est connue dans les textes depuis le XIIe siècle. Propriété du domaine de l’abbaye Saint-Sernin de Toulouse, elle est l’objet d’un litige entre l’Église et les seigneurs locaux à l’encontre de qui Ricard, légat, fulmine l’excommunication s’ils ne cessent de détourner les dîmes à leur profit. Annexe de Notre-Dame de Lanta, l’église du village, elle fait partie de l’archiprêtré de Caraman au XVe siècle. Saint-Sernin subit les foudres des Huguenots vers 1569 et ne retrouve sa toiture que vers 1594.L’église est peu à peu abandonnée au cours des siècles suivants et sa démolition, programmée en 1794, est évitée de justesse.

3 / L’ancien édifice

IMG_6735Les fouilles menées dans l’église entre 1996 et 1998 ont permis de mettre au jour les vestiges d’un édifice médiéval. Apparemment moins large que l’actuel lieu de culte, ce bâtiment reposait sur un conglomérat de briques et de marne que l’on retrouve en plusieurs endroits du sanctuaire. Il est probable que cette ancienne église fut construite en pierre de taille ou marne, témoins les fragments retrouvés dans le remblai d’une sépulture et le morceau de colonne soutenant une poutre de la nef. L’un des intérêts majeurs de l’église réside dans la conservation « in situ » d’un moule de cloche découvert lors de la campagne de fouilles de 1998. Ce moule faisait partie d’un ensemble également composé d’un four utilisé pour la confection de la cloche de l’église au XVIe siècle. Constitué d’un socle d’argile de forme circulaire et évidé en son centre, le moule a été posé au fond d’une fosse creusée pour l’occasion, puis remblayée après utilisation.

IMG_6727 IMG_6737