Saint-Anatoly

Saint-Anatoly

1 / Présentation

Le hameau de Saint-Anatoly est situé au nord-est de la commune de Lanta sur une colline dominant au nord-est la vallée du Dagour, et au sud la vallée de la Seillonne. La communauté possède sa propre fête patronale et élit trois représentants au conseil municipal de Lanta.

2 / Historique

Les seigneurs de Saint-Anatoly apparaissent dans les textes dès le premier quart du XIIe siècle : Isarn et Arnaud-Raymond de Saint-Anatoly sont sommés de restituer les droits de l’église de la communauté sous peine d’excommunication. En 1150, on trouve les seigneurs de Saint-Anatoly dans l’entourage des seigneurs de Lanta : Pierre Arnaud est témoin d’un acte signé par Guillaume Hunaud. En 1238, durant la croisade contre les Albigeois, les parfaits cathares Pons Jaule et Pons de Sagornac font une halte dans une cabane près de Fontnouvelle et seront ravitaillées par Guillaume Garnier. La communauté bascule sous la dépendance du roi de France quand Géraud de Saint-Anatoly prête serment de fidélité à Philippe III le Hardi en 1272. A cette période, Saint-Anatoly appartenait à la baylie de Bonac.

3 / Le fort de Saint-Anatoly

L’étude des textes a permis de déterminer la présence d’un espace fortifié à la fin du XVe siècle au hameau de Saint-Anatoly. Occupant une superficie d’environ 0,25 ha, la fortification se situait à l’emplacement même de la grande ferme de briques au sud-est de la place. Une tour de briques s’élevait à l’angle sud-ouest.

4 / L’église

L’église de Saint-Anatoly est bâtie à 300 mètres au sud du hameau au sommet d’une petite colline qui domine au sud la vallée de la Seillonne. L’église est mentionnée à la fin du Xe siècle parmi les biens du monastère Saint-Sernin de Toulouse qui la confie entre 974 et 982 à un clerc du nom de Siegfried Buzet. Par la suite elle passe aux mains du prévôt de Saint-Sernin de Toulouse avant d’être rendue en 1126 à Raymond, abbé de Saint-Sernin. En 1596, l’édifice dédié à Abdon et Sennen est brûlé par les protestants. A la fin du XVIIIe siècle, la commune de Lanta vote sa destruction mais le lieu de culte échappe de justesse à son sort. Elle sera en partie restaurée par Urbain Vitry en 1849.

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L’église actuelle, dans son ensemble, remonte au XVIe siècle mais a subi pas mal de réparations au XIXe siècle. Construite en briques comme son homologue de Saint-Sernin de Sanissac, elle possède un clocher-mur classique du Lauragais percé de trois baies campanaires ainsi que d’une rosace dont le verre originel a disparu. Deux contreforts latéraux supportent la poussée de l’édifice. Sur la gauche de la façade, une tourelle à base carrée s’élève en hexagone et permet d’accéder au toit du bâtiment. Cette tour est percée de petites fenêtres en plein-cintre surmontée d’un toit à six pentes dont le faite est orné d’un goupillon. Sur la façade nord de la nef, on peut distinguer un mur constitué de pierres de taille, vestige probable de l’église du Moyen Age.
A l’intérieur de l’édifice, à gauche, la face interne du mur du clocher est percée d’une
niche en arc brisé en pierre, présentant toutes les caractéristiques de la fin du Moyen Age. La nef, composée de deux travées, est éclairée par quatre fenêtres en plein cintre munies de vitraux. Tout autour court le chemin de croix réalisé par Régis Vialaret sur des croix de bois inscrites dans un carré. C’est également lui qui a réalisé, en 1953, la fresque du choeur illustrant quelques épisodes de la vie de Jésus-Christ tels que la rencontre avec Paul sur le chemin de Damas et l’apparition aux apôtres après une pêche au bord du lac. On lui doit également la superbe peinture de la chapelle Abdon et Sennen figurant les deux saints.